Hatem Soussi : la Tunisie est capable d'attirer 4 000 millions de dinars d'IDE à partir de 2026

Intervenu sur les ondes de radio Express FM, Hatem Soussi, directeur général de l'Agence de promotion des investissements étrangers (FIPA), a indiqué que les flux d'investissements étrangers ont connu une tendance positive, augmentant ainsi de 20,8 % au cours du premier semestre 2025 par rapport à la même période en 2024. La Tunisie a attiré des investissements étrangers d'une valeur de 1 650,3 millions de dinars (MD), contre 1 366 MD. Il a ajouté que les investissements directs étrangers hors secteur énergétique ont créé 4 677 nouveaux emplois au cours des six premiers mois, ce qui constitue un point positif, selon ses dires.

Dans le même registre, Hatem Soussi a expliqué que les entreprises étrangères ou à participation étrangère poursuivent la création d’emplois. En effet, les IDE créent 13 000 emplois par an et atteignent parfois 15 000, en particulier pour les entreprises en expansion.

Et l’invité d’Express FM d’expliquer que les opportunités d'emploi et les investissements directs sont généralement plus élevés au cours du second semestre. Il a d’ailleurs souligné que les entreprises étrangères opérant en Tunisie ont réagi positivement aux modifications du droit du travail, qui n'ont eu aucun impact négatif sur les entreprises ou les opportunités d'emploi.

Les mêmes indicateurs ont montré que le secteur industriel, notamment les industries manufacturières, a attiré des investissements directs étrangers (IDE) d'un montant de 1 031,3 millions de dinars à fin juin 2025, contre 838,9 millions de dinars à la même période en 2024. Cela représente une croissance de 22,9 %, soit 22 millions de dinars. Cela reflète la capacité et la compétitivité de la Tunisie à accueillir les investissements étrangers.

En outre, Hatem Soussi a noté une augmentation de 60 % dans le secteur de l'énergie, mais à un montant ne dépassant pas 1 million de dinars. Il a précisé que cette expansion représente 92 % du total des investissements, avec des montants allant de 1 million à 300 millions de dinars, et qu'elle est mise en œuvre progressivement sur une période de trois ans. Et de poursuivre en  expliquant que la plupart des entreprises opérant en Tunisie et entreprenant des opérations d'expansion réalisent des investissements d'au moins 60 millions de dinars, dont certains atteignent 120 millions de dinars. Elles utilisent également des équipements de pointe.

Par ailleurs, le directeur général a expliqué que les investissements directs étrangers comprennent également l'acquisition de terrains et de machines d'occasion, ce qui signifie que la valeur des investissements dépasse les montants annoncés.

L'Agence de promotion des investissements étrangers (APEI) se concentre principalement sur six secteurs, l'objectif étant de les attirer de manière ciblée. Il s'agit des composants automobiles, des composants aéronautiques, des technologies de l'information et de la communication, de la pharmacie, du textile et de l'industrie agroalimentaire. A cet effet, Hatem Soussi a noté que la plupart des entreprises disposent de départements de recherche et développement en Tunisie dans les secteurs de l'aéronautique et des composants automobiles, ainsi que dans divers autres secteurs. Quant au secteur agricole, sa part est estimée à 1,2 % des investissements étrangers, ce qui est un faible pourcentage en raison du problème de pénurie d'eau.

Par ailleurs, les projections indiquent que la Tunisie atteindra 3 400 millions de dinars d'ici fin 2025. L’invité d’Express FM a indiqué que la Tunisie est capable d'attirer 4 000 millions de dinars d'investissements directs étrangers par an à partir de 2026. Il a souligné que pour atteindre le même montant d'investissements étrangers qu'en 2010, au taux de change du dinar, il faudrait atteindre au moins 4 300 millions de dinars.

De plus, il a insisté sur la nécessité d'accélérer le plan de réformes, ce qui entraînerait une augmentation des investissements directs étrangers. Il a également souligné la nécessité d'accroître l'investissement public, notamment dans les infrastructures, et l'investissement privé, ajoutant qu'un saut qualitatif en matière d'investissement local est nécessaire, car les entreprises tunisiennes constitueront un atout pour leurs homologues étrangères, leur permettant d'accéder à de nouveaux marchés. Il est également important d'internationaliser les entreprises tunisiennes et de faciliter leur implantation à l'étranger. »