Abdelkader Boudrigua : le taux de croissance pourrait atteindre 2,5 % d'ici la fin de l'année voire 4 % en cas d'amélioration des niveaux d'exportation du secteur des phosphates

L'universitaire et analyste financier, Abdelkader Boudrigua a déclaré, lors de son intervention au micro de radio Express FM, le lundi 15 septembre 2025, que la situation économique en Tunisie affichait des indicateurs positifs, mais qu'elle présentait encore plusieurs faiblesses nécessitant un traitement urgent. En effet, à ce sujet, il a expliqué que le taux de croissance enregistré au deuxième trimestre de cette année avait atteint 3,2 %, soit le meilleur taux depuis 2020. Il a toutefois souligné le manque de données précises permettant aux analystes d'évaluer la situation économique de manière proactive, car des indicateurs clairs concernant les résultats du troisième trimestre ne seront disponibles qu'après la publication de l'Institut national de la statistique en novembre prochain.

S’agissant de l'inflation, l'invité de l’Express FM a expliqué qu'elle est en baisse, mais reste supérieure à 5 % (5,2 %), ce qui la rend « critique » et exclut donc la possibilité d'une baisse du taux directeur par la Banque centrale à ce stade. Il a également souligné l'absence de centres de recherche et d'agences privées capables de fournir des prévisions précises sur les taux d'inflation, ce qui réduit la plupart des analyses actuelles à de simples « impressions et opinions ».

Dans le même sillage, le professeur d'université a estimé que la mission première de la Banque centrale demeure le maintien de la stabilité des prix. Il a souligné que les indicateurs actuels relatifs aux produits agricoles, aux prix du pétrole et au taux de change du dinar, ainsi que la disponibilité de réserves de change confortables, laissent entrevoir la possibilité de maîtriser les pressions inflationnistes dans les prochains mois, ce qui pourrait permettre une réduction progressive du taux directeur d'environ 50 points de base.

Dans le volet de la croissance, Abdelkader Boudrigua a estimé que le taux de croissance se situerait entre 2,2 et 2,5 % d'ici la fin de l'année, avec la possibilité d'atteindre 4 % si le secteur des phosphates retrouve des niveaux d'exportation d'environ 6 milliards de dinars. Il a également indiqué que l'exploitation optimale des capacités disponibles – telles que les initiatives de libéralisation, l'accès au financement pour les petites et moyennes entreprises, le management, les compétences et les médias – pourrait porter les taux de croissance à 6, voire 7 %, sur quatre à cinq années consécutives.

Pour conclure, l’analyste financier a souligné que la résolution des défis structurels ne peut se faire que grâce aux efforts combinés de diverses parties prenantes, notamment l’État, le gouvernement, les universités, le secteur privé et les médias, insistant sur la nécessité de revoir les politiques actuelles.

 

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